La clause pénale dans les contrats informatiques en droit français

14 mars 2025

Nouvelles technologies et droit des contrats: La clause pénale pour anticiper la mauvaise exécution d'un contrat informatique

Le client d'un prestataire informatique s'attend généralement à une solution efficace répondant à ses besoins individuels, proposé pour un prix forfaitaire dans un délai précis.

La clause pénale dans un contrat informatique a pour but de déterminer d'emblée la pénalité due par le prestataire en cas d'inexécution, de mauvaise exécution ou de retard dans l’exécution de sa part. De telles clauses pénales ont l'avantage pour le client de lui donner droit à une indemnité forfaitaire contractuellement prévue, dès qu'une inexécution par le prestataire a été constatée.

Une mauvaise rédaction de la clause pénale, notamment concernant le calcul de l'indemnité contractuelle prévue en cas d’inexécution, peut mettre en péril l'équilibre contractuel entre les parties. Mal rédigée, la clause pénale ne sera avantageuse ni pour le créancier, ni pour le débiteur. Afin de s'assurer que la clause pénale remplit la finalité souhaitée par les parties, les points suivants doivent notamment être pris en compte :

Le montant de l'indemnité contractuelle 

Main sur la souris d'ordinateur pour l'utilisation des nouvelles technologies

La caractéristique principale de la clause pénale est de déterminer contractuellement le montant de l'indemnité due par le prestataire en cas d'inexécution, de mauvaise exécution ou de retard dans l’exécution. En effet, l'article 1231-5-1 du Code civil prévoit « qu'aucune somme supérieure ou inférieure (à celle prévue au contrat) ne peut être consentie ».


L'indemnité contractuelle prévue par la clause pénale a pour effet d’éteindre la dette. Concrètement, cela signifie qu'une fois que le prestataire informatique a payé la somme indiquée dans la clause pénale, il n’est plus tenu de verser d'autres dommages-intérêts au client. Toutefois, comme la pénalité contractuelle constitue une somme forfaitaire, celle-ci n'indemnise pas nécessairement le client du préjudice réellement subi. La jurisprudence de la Cour de cassation nous rappelle régulièrement cette solution.


Pour cette raison, la détermination du montant de la pénalité contractuelle est cruciale pour les parties : une somme trop faible entraîne le risque que le préjudice subi par le créancier ne soit pas entièrement indemnisé, une somme trop élevée ne sera économiquement pas viable pour le prestataire.

Le rôle médiateur du juge

L'objectif de la clause pénale est d'obliger la partie défaillante à exécuter immédiatement le contrat. Cet objectif est notamment atteint si le montant de la clause pénale est très élevé et représente ainsi une menace concrète pour le débiteur. Cette dernière est aggravée par le fait que, dans le cas d'une pénalité contractuelle, il n'est pas nécessaire d'apporter la preuve de l'inexécution du contrat, la simple constatation de l'inexécution est suffisante à déclencher le droit à indemnisation.


Toutefois, compte tenu des conséquences possibles pour le prestataire informatique, l'article 1231-5, al.2 du Code civil prévoit la possibilité pour le juge de « modérer ou augmenter la pénalité ainsi convenue si elle est manifestement excessive ou dérisoire. » Cet article permet aux parties de faire rééquilibrer par le juge une clause manifestement déséquilibrée pour l'une d'elles.

La nécessité d'une mise en demeure préalable

Depuis la réforme du droit des obligations résultant de l’ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016, l'article 1231-5, al. 5 du Code civil, dans sa nouvelle version, prévoit que « sauf inexécution définitive, la pénalité n’est encourue que lorsque le débiteur est mis en demeure ».


L'exigence d'une mise en demeure préalable résulte du principe de bonne foi, inscrit, depuis la réforme du droit des obligations, à l'article 1104 du Code civil : il semble en effet équitable de mettre en demeure la partie adverse afin de lui donner la possibilité d'exécuter ses obligations contractuelles avant qu’une pénalité contractuelle ne devienne exigible.


La question se pose toutefois de savoir si l'article 1231-5, al. 5 du Code civil, qui exige une mise en demeure préalable, est une disposition impérative. La rédaction de l'article 1231-5, al. 5 semble répondre par la négative à cette question : il prévoit expressément que seuls les alinéas 2 et 3 de l'article 1231-5 du Code civil ont un caractère impératif. Cela signifie à priori que les parties peuvent stipuler contractuellement si la pénalité contractuelle peut devenir exigible sans mise en demeure préalable.


Même si l'exigence d’une mise en demeure préalable reste facultative pour les parties au contrat informatique, il s'agit néanmoins en pratique d'un moyen efficace et utile d'informer le prestataire IT des réclamations du client dont il n'a peut-être pas encore eu connaissance. Une mise en demeure préalable peut favoriser la négociation entre les parties, et ainsi une issue amiable du litige entre les parties. 

Conseil pratique

Compte tenu des intérêts opposés des parties, en particulier des intérêts financiers, une rédaction au cas par cas de la clause pénale est préférable aux clauses contractuelles standard. Cela vaut notamment pour la fixation du montant de la pénalité contractuelle, qui doit tenir compte de la situation réelle des parties. Des clauses pénales mal rédigées favorisent des litiges entre les parties. Il est alors généralement nécessaire d’intervenir le juge pour interpréter une clause dont la rédaction n’est pas claire.


En cas de question concernant l’exécution d’une clause pénale dans un contrat informatique, vous pouvez prendre contact avec les avocats spécialisés du cabinet DOMANSKI. 


Horloge pour symboliser marque de luxe
11 avril 2025
La transformation d'un produit de marque, notamment pour le personnaliser en apposant un nom, un logo ou une couleur, peut constituer un acte de contrefaçon.
Uhre um Luxusmarke zu symbolisieren
11 avril 2025
Die Personalisierung von Markenware, z.B. durch eine personnalisierte Farbe, einen Slogan oder ein Logo, kann im französischen Recht eine Markenrechtsverletzung sein
Gebrauchtwagen zur Darstellung der Marke GPA
28 mars 2025
In einer Entscheidung vom 20.12.2024 löschte das französische Markenamt INPI eine Marke teilweise, aufgrund mangelnder rechtserhaltender Benutzung der Marke.
Casse automobile pour illustrer la marque GPA
28 mars 2025
Dans une décision du 20 décembre 2024, l’INPI a retenu la déchéance partielle d’une marque pour défaut d’usage sérieux des produits désignés par la marque.
Hand auf Mauspad für Nutzung von IT
14 mars 2025
Vertragsstrafen in IT-Verträgen haben zum Zweck, die Strafe bei Nichterfüllung oder mangelhafter Erfüllung durch den IT-Dienstleister im Vorfeld zu regeln.
Stromkabel für Patent über Stromkabel
27 février 2025
Die Ausnahme des persönlichen Besitzrechts an einem Patent kann im französischen Patentrecht bei Vorliegen von vier kumulative Bedingungen geltend gemacht werden.
fil électrique pour brevet sur des fils électriques
27 février 2025
L'exception de possession personnelle antérieure est prévue à l’article L. 613-7 du Code de la propriété intellectuelle, sous quatre conditions cumulatives.
Rechnungen
19 février 2025
Situationen, in denen man keine Zahlung von einem französischen Vertragspartner erhält sind häufig und ärgerlich. Wie kann man eine schnelle Zahlung erwirken?
Factures
19 février 2025
Nombreuses sont les situations dans lesquels on ne reçoit pas le paiement de ses créances. Quelques conseils pour obtenir un paiement rapide de ses créances.
Maps auf Handy für Datenschutz auf mobilen Apps
12 février 2025
Anbieter und Entwickler von mobilen Anwendungen in Frankreich fragen sich oft, ob ihre Anwendung DSGVO-konform ist und den französischen Vorschriften entspricht.
Plus de posts